Art Pop

Chocolat suisse

Huile sur toile – 84x200cm – 2021

Cho­co­lat suisse à sym­bo­lisme har­mo­nique mul­tiple : Diver­si­té des cou­leurs dans l’unité de la forme. Diver­si­té des arômes dans l’unité du cacao. Diver­si­té des can­tons dans l’unité de la consti­tu­tion. Diver­si­té des ori­gines, des races, des iden­ti­tés et des langues dans l’unité de la natio­na­li­té. Diver­si­té du pou­voir dans l’unité de la déci­sion. Diver­si­té des opi­nions dans l’unité du consen­sus. Diver­si­té des confes­sions dans l’unité de la croix.

Fleur comestible

Huile sur pan­neau – 122cm – 2017

Une salade verte éveille notre appé­tit. Mais une salade mul­ti­co­lore déroute notre per­cep­tion, coupe notre appé­tit et nous fait voir une autre réa­li­té. Le rap­port séman­tique entre l’ob­jet et sa cou­leur natu­relle nous le fait recon­naître. Cette recon­nais­sance est trou­blée quand la cou­leur natu­relle est modifiée. 

Fraise bio

Huile sur bois décou­pé – 120x120cm – 2019

Nous nous sommes éloi­gnés de la nature pour construire un monde sté­rile et arti­fi­ciel.
Notre esprit s’est éloi­gné de notre nature propre pour construire un monde de pen­sées sté­riles et arti­fi­cielles.
Notre concep­tion de ce qui est natu­rel est basée sur notre vision arti­fi­cielle de la vie. C’est pour­quoi une fraise d’au­jourd’­hui, aus­si bio­lo­gique soit-elle, est arti­fi­cielle par rap­port à son ancêtre la fraise sauvage.

Nourriture saine

Huile sur bois – 122x125cm – 2019

L’homme mani­pule la nature depuis des siècles, et la nour­ri­ture d’au­jourd’­hui, aus­si bio­lo­gique soit-elle, est déjà une nour­ri­ture trans­for­mée par rap­port à son état ori­gi­nel. Elle nous paraît pour­tant natu­relle. Dans cette logique, la nour­ri­ture de demain, tou­jours plus arti­fi­cielle, paraî­tra natu­relle aux yeux de ses contem­po­rains. Et nous pour­rons sans hési­ter man­ger un ham­bur­ger bleu en le trou­vant appétissant.

Totem mangeable

Huile sur bois – 200x100cm – 2019

Vivant dans la nature, nous trou­vions dif­fi­ci­le­ment notre nour­ri­ture, en chas­sant et en culti­vant. Elle était rare, mais natu­relle. Vivant dans un monde arti­fi­ciel, nous trou­vons faci­le­ment notre nour­ri­ture, en allant l’a­che­ter. Elle est abon­dante, mais arti­fi­cielle. L’a­bon­dance et son corol­laire l’ar­ti­fi­cia­li­té sont l’al­pha et l’o­mé­ga de notre rap­port moderne à la nourriture.

Good soup & Tasty sandwich

Huile sur pan­neau – 123cm – 2017 | Huile sur pan­neau – 52x184cm – 2014

« Good soup » et « Tas­ty sand­wich » sont une réflexion sur l’ex­ploi­ta­tion du corps de la femme. A tra­vers la sexua­li­té, la mode ou la publi­ci­té, le corps de la femme est uti­li­sé, consom­mé puis jeté dans l’ou­bli. L’é­ter­nel sou­rire de Bar­bie repré­sente une forme d’as­sen­ti­ment incons­cient qui par­ti­cipe à cette exploitation.

Porte de frigo

Huile sur toile – 81x54cm – 2012

Une porte de fri­go est une chose que l’on ouvre vingt fois par jour sans y jeter un regard, occu­pés que nous sommes à contem­pler l’in­té­rieur du fri­go. Au pre­mier regard, l’ir­rup­tion sur­réa­liste d’élé­ments incon­grus ne change pas l’as­pect de cette porte, mais trans­forme un objet banal et fonc­tion­nel en un monde de fan­tai­sie et de mystère. 

Boum !

Huile sur toile – 184x184cm – 2014

Un cadeau-sur­prise pos­sède une force cen­tri­fuge et une force cen­tri­pète éle­vées à un haut degré d’in­ten­si­té. Dans un pre­mier temps, son conte­nant visible est si éblouis­sant de beau­té qu’il nous fait oublier son conte­nu. Dans un deuxième temps, son conte­nu invi­sible est si mys­té­rieux qu’il nous fait oublier son conte­nant, qui est déchi­ré et jeté dans l’ou­bli, alors même que son conte­nu pour­rait être déce­vant par rap­port à son contenant.

Made in China

Huile sur toile – 100cm – 2011

Made in Chi­na repré­sente la Chine des dra­gons, des man­da­rins et de la Cité Inter­dite, conver­tie en puis­sance indus­trielle de masse. Le dra­gon chi­nois, mort, en boîte de conserve, repro­duit à des mil­liards d’exem­plaires, est le sou­ve­nir déchu de la Chine ancienne dans la Chine moderne.

Objet non identifiable

Huile sur toile – 100cm – 2013

Il ne faut pas confondre un objet non iden­ti­fiable avec un objet non iden­ti­fié. Dans le pre­mier cas, il est impos­sible de défi­nir l’ob­jet, dans l’autre c’est le contraire. Téton, ou bou­ton, ou cochon, ou bal­lon, ou tout ça à la fois, font un objet non iden­ti­fiable. Il ne s’a­git pas de se deman­der ce que l’ob­jet est en réa­li­té, mais d’ac­cep­ter la réa­li­té de l’ob­jet sans se deman­der ce qu’il est.

Confœderatio Helvetica

Huile sur toile – 100x230cm – 2015

Un pays émet­tant un billet d’un mil­liard est un pays rui­né. Son déve­lop­pe­ment stop­pé, il se replie sur lui-même, reve­nant par la force des choses à ses fon­da­men­taux et à ses richesses natu­relles, s’il en a.
Le nain repré­sente l’hel­vète. Habi­tant des mon­tagnes, il y creuse des cavernes et des gale­ries. Il vit sur un tas d’or et taille les pierres pré­cieuses. Il confec­tionne, avec une effi­ca­ci­té et une pré­ci­sion légen­daire, des machines et des armes ter­ri­fiantes comme des chefs-d’œuvre d’or­fè­vre­rie. Il garde jalou­se­ment ses tré­sors et la clef de son coffre ne le quitte jamais. Il n’aime pas être déran­gé et le fait savoir promp­te­ment. Roi sur sa mon­tagne, il veille farou­che­ment sur sa solitude.

One million dollars banknote

Huile sur toile – 100x230cm – 2010

Si les États-Unis d’Amérique émet­taient un billet d’un mil­lion de dol­lars, cela serait le signe de leur ruine. Le rêve amé­ri­cain de liber­té, de pros­pé­ri­té et de jouis­sance est sym­bo­li­sé par le cochon-tire­lire au milieu d’une fête, dans une abon­dance de nour­ri­ture et de ser­pen­tins. Le rêve, comme les bulles de savon, finit tou­jours par s’évanouir. Et le désir de jouis­sance demeure seul, affa­mé et sans objet, tel un den­tier soli­taire, qui est fait pour man­ger mais ne le peut pas.

One cent (« e pluribus unum »)

Huile sur pan­neau – 30cm – 2018

E plu­ri­bus unum est une devise qui s’applique para­doxa­le­ment aux États-Unis d’Amérique. Le peuple est tra­ver­sé par un fort sen­ti­ment patrio­tique d’identité unique qui le fait vrai­ment : « Un seul à par­tir de plu­sieurs ». Mais l’individualisme pos­sède ce même peuple et le divise irré­mé­dia­ble­ment : indi­vi­du contre indi­vi­du, indi­vi­du contre col­lec­ti­vi­té, opi­nion contre opi­nion, race contre race, et inverse la devise : « Plu­sieurs à par­tir d’un seul ».

Olivier Zappelli Art